1725-1761 : l’aurore de l’Écossisme

Le terme d’Écossisme désigne de manière générale tout système maçonnique organisé et structuré comprenant des grades au-delà de la Maîtrise et s’inspirant principalement de la Tradition Chevaleresque.

À cet égard, ressortent de l’Écossisme, trois des Rites pratiqués de nos jours en Franc-Maçonnerie régulière française : le Rite Écossais Rectifié (1782), le Rite Français (1786), le Rite Écossais Ancien et Accepté (1801).

L’Écossisme est un phénomène continental, principalement Français et, pour partie, Allemand.

Dans ces sociétés beaucoup plus rigides que l’anglaise et pour attirer durablement en Maçonnerie les classes supérieurs (aristocratie et haute bourgeoisie) vont rapidement fleurir des degrés à prétention nobiliaire, comme vont fleurir, malgré l’esprit des Lumières, de nombreux degrés nourris de prétention occultiste.

Ce chaos anarchique va progressivement s’ordonner et s’organiser en systèmes, tandis qu'avec Louis de Bourbon, Comte de Clermont comme Grand Maître, s'ordonne et s'organise la première Grande Loge de France.

1725 : première mention d’une Loge « Écossaise » dans les registres de la Grande Loge de Londres. Des historiens considèrent que le terme faisait plus référence à un statut maçonnique différent de la simple Maîtrise qu’à l’origine géographique de ses membres.

1736 : le Chevalier Michel de Ramsay, jacobite écossais exilé en France, prononce probablement devant la Loge Le Louis d’Argent à Paris un discours faisant remonter l’origine de la Franc-Maçonnerie aux Croisades (il existe un second discours qui devait être prononcé en Assemblée de Grande Loge en 1737, assemblée interdite par les autorités). Ces textes constituent le point de départ de la veine chevaleresque des degrés de l’Écossisme, qui vont se développer dans les années qui suivirent.

1737 : première mention en France du degré de Maître Écossais dans le Journal de l'avocat parisien Barbier (cité par Amadou).

1743 : à l’occasion de l’élection du Comte de Clermont, Prince du Sang, comme Grand Maître des Loges de France, sont publiées des Ordonnances générales, dont l’article 20 condamne vigoureusement le degré de Maître Écossais.

1744 : publication de l’ouvrage de divulgation Le parfait Maçon, dont un chapitre est consacré au Secret des Maçons Écossais.

1744-1745 : fondation à Bordeaux de la Loge La parfaite Harmonie, première Loge recensée en France de Maçons Écossais. Parmi ses membres, le négociant Etienne (Stephen) Morin.

1745 : les statuts de la Loge St Jean de Jérusalem (Grande Loge de France) présidée par le Comte de Clermont reconnaissent aux Maîtres Écossais un rôle de surintendants des travaux.

1747 : fondation de la première Loge Écossaise de Paris qui deviendra en 1752 le Souverain Conseil de la Sublime Mère Loge d’Écosse du Grand Globe Français.

1748-1749 : apparition du degré de Chevalier de l'Orient ou de l'Épée.

vers 1750 : le Baron von Hund diffuse en Allemagne (puis en France) un système maçonnique, la Stricte Observance Templière, fondée sur la fable faisant de la Maçonnerie le successeur et l'héritier de l'Ordre du Temple.

vers 1760 : apparition du grade de Grand Inspecteur Grand Élu Chevalier Kadosh, tandis que le titre de Chevalier Rose Croix se substitue à celui de Chevalier de l'Aigle.



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